Les photos de célébrités signées représentent pour moi une curiosité rare. D’abord, parce que ça ne se fait plus tant que ça, mais aussi parce que c’est un objet qui se répète : “Voici un portrait de Dean Martin, et dessus sa signature.”Redite de l’image, l’autographe sert à prouver qu’il était bien là, encore une fois en présence.
Mais plusieurs décennies plus tard, quand les paires d’yeux se plisseront au-dessus de ces traces manuscrites pour tenter d’en extraire un nom familier, c’est précisément là que la signature prendra le relais pour dire qu’il était là, lui, mais si… vous savez… le cowboy dans La classe américaine…
Ce phénomène n’est pourtant pas que l’affaire du temps et de la mémoire. Dans ce travail, je souhaite partir de l’intime pour interroger les relations entre symbolique, identité et rôle ; entre essentiel et accidentel. Faire passer mon image d’une collection de portraits à un catalogue de ventes revient en somme à changer la valeur de ma signature. La dédicace est désormais anachronique, tandis que la signature de l’auteur devient indispensable.
Mais plusieurs décennies plus tard, quand les paires d’yeux se plisseront au-dessus de ces traces manuscrites pour tenter d’en extraire un nom familier, c’est précisément là que la signature prendra le relais pour dire qu’il était là, lui, mais si… vous savez… le cowboy dans La classe américaine…
Ce phénomène n’est pourtant pas que l’affaire du temps et de la mémoire. Dans ce travail, je souhaite partir de l’intime pour interroger les relations entre symbolique, identité et rôle ; entre essentiel et accidentel. Faire passer mon image d’une collection de portraits à un catalogue de ventes revient en somme à changer la valeur de ma signature. La dédicace est désormais anachronique, tandis que la signature de l’auteur devient indispensable.
Pour ma grand-mère, ce processus immuable était plus qu’une simple bizarrerie, c’était sa passion. Elle collectait sans relâche des tirages auprès de revendeurs qu’elle postait ensuite aux studios hollywoodiens dans le but d’obtenir les signatures de ses stars préférées… ou le plus souvent, de leurs secrétaires.
Mais malgré plusieurs décennies coupures de presse accumulées, il semblerait que ma grand-mère n’ai jamais réussi à obtenir la signature de son héros, le grand Tyrone Power. Et pour cause, celui-ci est mort en 1958, alors qu’elle n’avait que 22 ans.
Ce décès prématuré, a-t-il été le point de départ de sa collection ?
Je ne saurais le dire, mais ce qui est sûr, c’est que sa passion était telle qu’elle a réussi à convaincre ma mère de me nommer Tyrone (en troisième prénom, tout de même).
Fort de cette légitimité doxonymique (d’après la doxa, la celebrité), je me grime 20 ans après sa mort pour lui offrir ce qu’elle n’a jamais pu obtenir.
Mais malgré plusieurs décennies coupures de presse accumulées, il semblerait que ma grand-mère n’ai jamais réussi à obtenir la signature de son héros, le grand Tyrone Power. Et pour cause, celui-ci est mort en 1958, alors qu’elle n’avait que 22 ans.
Ce décès prématuré, a-t-il été le point de départ de sa collection ?
Je ne saurais le dire, mais ce qui est sûr, c’est que sa passion était telle qu’elle a réussi à convaincre ma mère de me nommer Tyrone (en troisième prénom, tout de même).
Fort de cette légitimité doxonymique (d’après la doxa, la celebrité), je me grime 20 ans après sa mort pour lui offrir ce qu’elle n’a jamais pu obtenir.



